IX. Déchêt-Hans'
Je voudrais être sans prix, désirable, inaccessible, l'inmesurable, l'inégalable, le beau, le leste, la passion, l'ultime, le rêve, l'autre monde, le bien trop cher, le pas-pour-vous, l'autre camp, l'envie, le délice, l'Autre.
Je suis Maud. Ou Reiley. Ou Nea. Je ne sais plus trop quel est mon nom. Je suis hors-d'oeuvre, un passe temps, une pause café, un cinq-minutes-d'avance. Je suis le décor, le fond, le paysage, l'herbe, le ciel. Je suis la bonne copine même pas bonne, la simplette de simply-land, la plus basse des bas quartiers. Je suis le mouchoir en papier, le coton tige utilisé, le torchon pour les mains, le préservatif usagé, le chewing-gum de passé une heure. Je suis celle qui a la cruauté comme épée et l'humour médiocre comme bouclier. << En somme je suis pathétique. >>
Ma tête, c'est un peu comme les USA.
Dans mon esprit, les garçons sont simples et mignons. Ils sont dotés de grande sagesse, de réflexion, et peu importe la fille, ils se sentent près à pousser des collines.
Dans mon esprit, mes meilleures amies sont fringuées comme des pétasses mais respectées de tous. J'en ai même une qui est tombée amoureuse du top looser de l'école. Mais sous sa prostijupe, un peu en haut se trouvait un coeur : elle lui a fait enlever ses lunettes, a changé sa coupe de cheveux, et depuis il a toutes mes prosticopines à ses pieds.
Dans mon esprit, il y'a une vie de famille indescriptible. On a nos petites queurelles sur des choses simples qui parraissent existencielles : le couvre feu à 22h, l'autorisation de flirter à 14ans, peu importe, parce que ça se finit toujours par un gros calin.
Dans mon esprit, mon corps est superbe, et je suis dotée d'une grande générosité et d'une tolérance à toute épreuve. Je jette toujours tous mes papiers à la poubelle, je travaille dans une maison de retraite, je ne mange que des légumes et je crois en des valeurs.
Et puis ensuite, y'a la réalité. Ou les USA en vrai. Une fille sur deux obèse. Des pompes à fric. Des capitalistes. Des cons. Un peu comme partout, mais en pire. Passer de mon esprit à la réalité, c'est tout aussi moche que ce roman rose dans lequel je viens de vous plonger. Mais peu importe la réalité ou l'exutoire, cela ne vous empêche pas de rêver. Mon rêve à moi, il est hors de prix. Inaccessible, et tout et tout.
... Et moi, je m'habille pas chez Sex Pot.
Musique : Nine Heads Rodeo Show - Alice Nine
Pix : In Love with Korea - Cherrylicious