I. Et si tout commençait mal...

Noir. Toujours noir.


Pourtant si blanche. Bien trop, presque transparente, presque blafarde, presque morte. Tes muscles sont actifs, mais c'est contre ton gré. Tu as à peine de quoi tenir sur tes jambes frêles, et tes yeux sont coincés dans leurs orbites, comme si on voulait te forcer à regarder le monde, sans jamais fermer les yeux. Petite enfant opressée, tu foules un monde trois fois trop grand pour toi, mais tu te sens tout de même à l'étroit.  Tu trouves  refuge dans la musique, mais les rires jaunes autour de toi t'assourdissent. Tu aimes lire, tu aimes écrire, mais tu trembles, et tes yeux sont fatigués de regarder un monde que tu n'aimes pas. Petite fille, on te brûle tes exutoires. Et chaque petite flamme de bohneur, on te l'éteint. Petite fille, qu'as donc tu encore, au creux de tes mains? On te dégoûte, on t'écoeure de toute beauté, et tes moeurs ne sont plus grand chose. Petite fille, tu as à peine de quoi rêver, mais tu es tellement fatiguée que tu n'en jouis même plus. Tu te sens enfermée, à toujours marcher dans les couloirs interminables de ton lycée, comme si c'était le seul paysage que la vie t'offrait. Et il y'a des normes à respecter, mais toi, petite fille, tu n'y comprends rien, ça ne t'intéresse pas vraiment, comme tout le monde, tu le sais. Comme personne, tu le vis. Et tu en paies les conséquences. Tu n'es pas idiote, les autres rient de toi, tu en as conscience. Mais tout est tellement flou et bruyant, que ça parraît presque innexistant. Quand tu réaliseras, le soir, encore plus seule que maintenant, ce sera dur. Tu es un paradoxe à toi toute seule, petite fille. Si au moins, ils prennaient la peine de t'écouter, de faire attention. Tu ne te sentirais plus transparente, ta vie pourrait prendre un tournant monumental. Et si tous ces autres autour de toi ravalaient leur égo. Si la jeunesse avait encore des valeurs, et si elle y croyait.  Mais même ce qui est beau, ce qui est fort, ce qui nous fait rêver, ça se démode. Parce que l'universalité, c'est pas fashion. Parce que vos rires tuent des gens. Si ce n'est pas physique, c'est moral. Et peut importe les réflexions, et peu importe si vous le pensez ou non, vous ignorez combien de petites filles presque fantômes vous traversez, et combien meurent sur le coup.

... Peut être que tout finirait mieux?

Musique : The Blower's Daughter  - Damien Rice
Pix :  I'm lovin it   - Cherrylicious

Comments

[Ame Stram Gram]

J'avais juste besoin de le sortir :)
Pour les fautes, je vais corriger Y_Y
(Kat ne sombre pas, il creuse encore plus bas que l'enfer, nuance xD)

[Lou Sino]

Comme tu as déjà du le voir dans un de mes posts, quand l'on sombre plus bas qu'on n'aurait pu l'imaginer, on ne peux que remonter^^ J'espère que ça sera pareil pour la petite fille >< Et tout va mieux. Ressaissisez vous jeunesse! La vie est belle ^_^
ps: attention aux petites fautes ;p